PARIS NICE 2006 - on achève bien les cyclistes....


bon on y va ???


Attention : le « Paris Nice cyclo » ce n’est pas simplement aller à Nice à vélo, ce serait trop facile !

Pour ceux qui ne connaissent pas : le but du jeu ici est d’y aller en 9 jours en accumulant le maximum de difficultés au passage.

Donc très peu1 de moments de repos : on roule – on mange – on dort that’s all

D’où un parcours de 1500kms avec 25000m de dénivelés et une belle brochette de cols (30) dont quelques fameux (Grand Colombier, Izoard, Iseran, Finestre,…)

Un menu qui promet…..





Jeudi 15 Juin ORLY -> TROYES


198 kms 7h30 (26,32) 1000m+ 970m-

Peu de choses a dire sur cette première étape, à part peut être l'heure du réveil (4h !!)

Pour notre 3ème Paris Nice c'est maintenant la "routine": rendez vous sur le parking P10 de l'aéroport d'Orly où l'on retrouve des tas de têtes connues.. étiquetage des bagages, fixation des plaques de cadre, rassemblement pour un premier discours devant l'aéroport...un peu de vélo jusqu'à Corbeil dans un peloton ENORME: petit déj offert par la mairie...je m'empiffre de croissants (si si) puis encore un discours, un peu de vélo et à nouveau un discours (là ça commençait à bien faire, surtout qu'il n'y avait pas de croissants). 35 kms en 1h45: catastrophique pour la moyenne :-(

Enfin on nous "lâche" Et la pluie s'installe (pas vraiment annoncée)..de plus en plus forte mais comme il fait chaud ce n'est pas gênant...Il y a des crevaisons en pagaille, et pourtant tout le monde a des pneus neufs3. Ah si, à noter un erreur de parcours qui me coûtera 10kms de plus avant la pose de midi.. et pourtant le fléchage du paris Nice est super bien fait. J'ai juste peur d'arriver au repas après Sylvie mais non...


Bref: facile, un petit 200 de mise en conditions...rien à voir de spécial sur tout le parcours.. à part le centre ville de Troyes où se passe la réception d'arrivée (on y va pas, tant pis pour le champagne: priorité à la "récup").




Vendredi 16 Juin TROYES -> BEAUNE


208 kms 7h15 (28,6) 1700m+ 1580m-

Lever à 5h30 !!! Dire que cela va être notre lot quotidien :-(

Longue étape de plat avec quelques grosses bosses sur la 2ème partie. Vent favorable quand même.

La stratégie consiste donc à se placer dans le "bon" groupe pour s'économiser au maximum. Nous partons dans les premiers pour pouvoir "choisir" le bon groupe au vol. Pour rigoler je m'accroche au groupe de tête juste le temps d'être totalement asphyxié (à peu près une minute a suffit). Fafa et sa bande tiendront jusqu'à la pause avec une moyenne de plus de 38 (!). Moi je me cale dans un gros peloton emmené par l'équipe Suisse de Martigny que nous avons connu au précédent PN. Ils sont très forts mais aussi très réguliers. Ils savent vraiment rouler en équipe...eux. Bilan: 31,1 km/h à la pose au bout de 110 kms, sans trop forcer, c'est bien pour moi.

L'après midi je repars dans le groupe des Suisses. Le parcours est de plus en plus vallonné, avec de méchantes bosses à l'approche de Beaune. Moyenne de 29.2 à la neutralisation: ca me va.

Donc, 400kms en 2 jours...facile :-)

Le paysage ? Je ne l'ai pas trop regardé ! on est pas vraiment là pour çà, mais pour surveiller la roue de devant, le type d'à côté, un éventuel nid de poule, bien se placer à l'approche d'une bosse....Le paysage, je me dis que je reviendrais pour le regarder !


Mais par contre l'ambiance !! Je me dis que ceux qui aiment le silence dans le vélo vont être déçus.. : klaxons stridents des moto de l'accompagnement qui nous remontent pour faire passer un véhicule, consignes ou commentaires des véhicules d'accompagnement équipées de haut parleurs sur le toit, musique diffusée par les moto (pour nous encourager)...Pour le silence là aussi je reviendrais...Quelle ambiance !


Samedi 17 Juin BEAUNE -> VILLEFRANCHE sur SAONE : les premiers cols

204 kms 8h05 (25,2) 2430m+ 2460m-

Encore une étape "facile" ! 200 bornes avec une succession de petits cols sur la 2ème partie...c'est la "routine" !!


Départ au taquet pour choper le bon groupe...C'est dur car je n'aime pas du tout ces accélérations injustifiées...mais c'est le prix à payer pour assurer une bonne moyenne.

Je me retrouve à l'arrière dans un très gros peloton avec un effet d'élastique d'autant plus important que l'on est à l'arrière. Tiens il y a aussi les deux Dom et Didier, sans doute un peu fatigués de leur course de la veille...31,6 à la pose de 80kms, je ne suis pas mécontent.

Encore ici une superbe ambiance avec les moto, la musique, le camion coca, les voitures qui annoncent "fièrement" à chaque traversée de village "Passage du Paris Nice cyclo...1500kms...9 jours" Du coup le peloton accélère pour faire croire aux badauds que c'est une "vraie" course...Pas mal d'applaudissements et d'encouragements des gens qui nous regardent passer, c'est motivant !

Un moment la moto nous passe une musique de bal musette (accordéon), et dans ce grand peloton qui roule dans les champs de blés...j'avais vraiment l'impression d'être dans un dessin de Sempé !!!

Le 1er col (traversée des monts du Mâconnais) arrive avant la pose de midi, je suis (déjà !!) fatigué des genoux donc décide de ne pas trop forcer, du coup je n'arrête pas de me faire doubler et le moral en prend un sacré coup !

Ravitaillement du midi insupportable: une estrade, des gars qui chantent (une musique d'un autre temps, à base d'accords parfaits...très difficile à supporter pour mes oreilles habituées à la musique concrète, au dodécaphonisme, à la musique sérielle généralisée, ou à la rigueur à la micro tonalité...)

Après midi avec 5 cols à travers les monts du Lyonnais. Nous les connaissons tous aussi je n'ai pas besoin de regarder le paysage, je peux me consacrer totalement à surveiller mes compteurs (altimètre, vitesse d'ascension, braquet,..) et mes trajectoires en descente :-)

Arrivée sur Villefranche après neutralisation, guidée par les policiers de la ville: je suis bien naze.


   
ras le bol de ces c….



Dimanche 18 Juin: VILLEFRANCHE -> CHAMBERY : ça y est, c'est la montagne !


195 kms 9h10 (21,2) 3045m+ 2925m-

Une petite étape sympa à travers les monts du Bugey. Ascension du Grand Colombier "pour le plaisir"

L'étape débute par 60 kms de plat à travers les marais de la Dombe, il est donc encore une fois important de prendre un bon groupe : Départ à un rythme soutenu, mais je ne regrette pas les efforts car ensuite quel plaisir: 31,1 km/h sans forcer dans un gros peloton sans à-coups à discuter avec 'the machine'.

Montée des monts du Bugey sans forcer, chacun à son rythme...vu ce qui nous attend l'après midi !

Enfin arrive le moment tant attendu : les rampes du Grand Colombier à 13% et quelques...tout à gauche j'ai encore du mal.. et pourtant je devrais "monter aux arbres" avec mon 30x25 ! Surtout que les méfiants (dont je fais partie) qui ont regardé la carte routière se sont rendus compte que cette ascension était totalement gratuite: il était en effet très facile de l'éviter en restant dans la vallée...D'ailleurs, d'après les rumeurs du lendemain, près de la moitié des participants n'y seraient pas allés !!! Honte à eux.

La fin de la montée est vraiment géniale: ciel noir, l'orage menace, il commence à pleuvoir et il y a un très fort vent de face dans une rampe interminable. Vraiment un super souvenir...Terrorisé par l'idée de me payer l'orage dans la descente, je bascule sans même regarder le panorama qui parait il était exceptionnel (Alpes enneigées, lac du Bourget,..). C'est pas grave, je l'ai déjà fait ce col, et plusieurs fois (à vélo, à VTT, à ski). Descente flippante car la route est raide et mouillée: je suis à fond sur les freins.

Finalement le beau temps revient et je me paye le luxe de m'arrêter pour prendre une photo du lac du Bourget car le panorama est trop génial. Ma première photo de paysage en 750 kms : un record.

en bas c’est Culoz !


Il nous reste encore 45kms, longue remontée presque jusqu'au col du chat puis galère comme j'aime pour trouver l'hôtel à Chambéry. Les explications données par les motards ne se fixent pas dans mes neurones privés de glycogène.. C'est vrai que la journée à été plus longue que les précédentes (toujours 200kms, mais 3000m à grimper) Je me retrouve même à un moment à contresens d'une voie d'accès à une autoroute :-)

Voilà, nous en sommes à 800kms en 4 jours. C'était pourrait-on oser le dire (j'ose) juste le prologue car maintenant nous entrons dans les vraies difficultés...Mais finalement rien de bien difficile, vous allez voir !


Lundi 19 Juin: CHAMBERY -> LE GRAND BORNAND: repos


122kms 6h40 (18,2) 2880m+ 2250m-

Je ne sais quoi dire, j'ai un peu honte d'une telle facilité dans ce Paris Nice. Je pense que l'édition suivante ne commettra pas la même erreur en laissant aux participants l'occasion de se relaxer une ou deux heures !

Bon, cela commence par une géniale traversée de Chambéry en peloton.. On peux dire qu'on a un certain succès. Après nous avons 4 cols au programme:

- Col de Marocaz: Tout de suite dans les premières rampes je vois Vincent qui me dépasse l'air de rien en moulinant un max. Je me sens pas mal pour tenter un coup: je remonte et me colle derrière sa roue sans rien lui dire et en évitant de respirer trop fort pour qu'il se doute de quelque chose...Un moment un type nous dépasse et me lance "ca monte plus qu'à Corbeil hein ?" (je suis habillé avec ma tenue du club de Corbeil): je me dis que tout est fichu et que Vincent va deviner que c'est moi qui suis derrière...mais apparemment il n'a pas entendu. Je reste donc collé à sa roue sur près de 10 kms puis dans le dernier lacet lance une fulgurante échappée qui le cloue sur place de surprise: et de un

- Col de Tamie: Dans la vallée Vincent a pris une photo (drôle d'idée,...un château je crois.. suis pas sur). Du coup j'attaque le col devant lui et je stresse car je sais qu'il peux revenir facilement.. D'ailleurs au bout de quelques lacets je le vois qui revient. J'accélère au mépris de mes pauvres genoux que je devrais économiser et réussi à maintenir l'écart en haut du col : et de deux.

- Col de Marais: col peu pentu qui se termine un peu en faux plat. On le grimpe ensemble...J'accélère juste à la fin mais il ne joue pas le jeu du sprint final. et de trois.

- Col de la Croix Fry : principale difficulté de la journée: ce col est long et raide et en plus il y a une zone en travaux délicate à passer vu la pente. Dès l'attaque je sens l'hypoglycémie arriver, je m'arrête à l'ombre manger une barre. Du coup Vincent et Marc me doublent et je ne les reverrais qu'en haut ! dommage pour le quarté !

Enfin, une très belle étape dans les paysages de la Savoie: chalets, vaches, cloches, sommets enneigés. Juste un peu trop facile comme je l'ai déjà dit !


Mardi 20 Juin: GRAND BORNAND -> TIGNES: repos (encore)


136 kms 8h50 (15,3) 4090m+ 2985m-

Encore une étape courte, bon d'accord il y a quelques cols.. et l'arrivée à Tignes.. mais par rapport à l'étape du lendemain cela reste une étape "courte" (!!)

En plus, les organisateurs, sentant que certains des participants commençaient à flancher (mauvais mental ou manque de préparation ?), avaient offert la possibilité de shunter le col le plus dur, le col du Pré en prenant directement le col du Cormet de Roseland...

Psychologiquement fragiles, une bonne partie des participants est d'ailleurs déjà partie à l'aube lorsque nous perdons notre temps à écouter le discours de l'organisation, la remise des maillots de meilleur grimpeur, etc...Cela nous donne plus d'une heure de handicap sur les tricheurs !

Col des Aravis 550m sans forcer (mes pauvres genoux)

Col des Saisies 600m: idem

Ravitaillement très matinal (10h30) aux Saisies...J'en profite pour attaquer à donf la descente et pour une fois passer devant le groupe des ironman d'Etampes

Arrivé en bas, je suis malheureusement encore assez en forme: je choisis donc le col du Pré, par pur masochisme car je l'ai déjà fait il y a deux ans.

Très belle montée en lacets dans les alpages avec de sympathiques panneaux tous les kms qui nous renseignent sur la pente à venir: 8 puis 9,2 puis 9,6 puis 10,6...on s'attend au pire à chaque km !

Enfin le Lac de Roseland et le Cormet: Paysages superbes, mais je connais déjà, donc je ne perd pas de temps...Descente à fond sur Bourg St Maurice pour entamer la dernière petite grimpette : 40kms et 1100m pour arriver à Tignes. Je suis totalement naze et dois m'arrêter dans un café pour un ravito au Coca (suis pas le seul !!)

La fin est vraiment chouette car tout le monde en a ras le bol. En plus le temps est couvert et le paysage sans grand intérêt. Nous voyons passer régulièrement le camion balais plein de vélo : honte à eux..;moi je me ferais ch...sur mon vélo jusqu'au bout.. pourvu que mes genoux tiennent...De toute façon demain sera encore plus dur alors...

un cyclo me rattrape:

"ça va mec ?"

"Cool, c'est super !" que je répond

"vivement demain !"

"oui, un truc vraiment long quoi !!"


A noter le superbe hôtel 3*** qui nous accueille: somptueux buffet dévasté par une horde de cyclo affamés: Ici encore, les plus forts mangeront plus que les autres...la compétition ne s'arrête pas une fois descendu du vélo !


Mercredi 21 Juin : TIGNES -> BRIANCON : enfin une étape "normale"


183kms 10h50 (16,8) 4580m+ 5425m-

Quasiment une Marmotte, mais avec les étapes de repos des jours précédents, cela devrait se passer sans problèmes :-)

C'est l'étape "clé" de notre périple avec le fameux col de Finestre nous obligeant à galérer 7 kms sur une piste caillouteuse, avec nos magnifiques vélo tout carbone...

D'ailleurs beaucoup prévoient de shunter ce col en prenant la vallée..;au point que l'organisation "officialise" ce parcours de repli en prévoyant un fléchage "EASY" et quelques véhicules d'accompagnement. Nous aurons donc à choisir entre un Paris Nice "au rabais" et le "VRAI"...choix difficile

La veille, j'avoue avoir manqué de volonté : j'ai engueulé Sylvie qui voulait "faire le parcours" quitte à monter dans le camion à la nuit tombée..."tu déconnes, on va se foutre en l'air...rappelle toi qu'on a un ironman dans un mois..." Comment ai je pu tomber aussi bas ? Sans doute un effet pervers du manque de glycogène. Je redoutais vraiment d'avoir à faire ce col de m...JUSTE parce que Sylvie y serait allée !

La galère commence dès le petit déjeuner : le restaurant ouvre ses portes à seulement 5h30 et déjà une bonne centaine de cyclo affamés et près à partir en font le siège...Avec un peu d'habileté nous arrivons à grappiller quelques morceaux de pain dans la mêlée. Heureusement pour les réserves de pain, beaucoup sont partis dès 5h du matin (sans doute effrayés à tort par l'aspect dantesque de l'étape)

Courte descente pour rejoindre la montée de l'Iseran. Au début pas très bien je me sens bizarrement de mieux en mieux et ne suis même pas gêné par l'altitude (2764).


oui : de mieux en mieux !


Ce col que je n'ai fait qu'une fois est magnifique: Marmottes, belette (ou fouine ?), congères de plus de 1m50 par endroit, panorama grandioses,...J'avoue avoir fait quelques photo !


 

 ca caille


La longue descente nous amène à traverser le site de Bessans que je connais par cœur sous la neige (Ah la fameuse rampe, que de bons souvenirs...)


la super descente vers Bessans



 

Je grimpe ensuite le col du Mont Cenis au train en discutant avec un sympathique cyclo (si si il y en a), surpris que je ne roule pas avec ma femme (!) Je lui explique le contexte et mes inquiétudes quand à sa décision de monter le col de Finestre....

Descente interminable (1400m) jusqu'au ravitaillement de Susa en Italie: goudron impeccable: un vrai plaisir. Il est 11h40, je suis en avance sur mon "planning".

Sylvie arrive enfin...Je lui gueule "Alors ? tu y va ?" Non, finalement elle est crevée et décide de prendre le parcours "EASY"....

C'est très bizarre car moi par contre, étant mieux que la vieille et je me dis que ce serait dommage de me priver d'une telle galère. Je décide donc de partir (dans les derniers) dans les lacets interminables de ce col de Finestre (1500m à monter).

Route très étroite avec un super goudron...en forêt, vraiment super agréable. Quand la piste arrive c'est autre chose. Il faut se cramponner au cintre (j'ai des crampes aux mains) et sans cesse choisir la bonne trajectoire pour éviter les cailloux. Les virages sont quasiment impossibles à passer sans s'enfoncer dans la poussière...Même le tandem du groupe (il y en avait un) s'est lancé dans cette galère (chapeau !!)

les derniers lacets


Ensuite nous avons à passer le col de Sestrière : grande route de fond de vallée, vent de face, hypoglycémie, je roule même un temps avec deux autres cyclo carrément derrière une voiture de l'organisation qui voulait nous abriter du vent (je suis contre ces pratiques...mais je ne suis pas arrivé à m'échapper devant)

Le dernier col (Montgenèvre) est magnifique : intense circulation de poids lourds, tunnels non éclairés, un maximum de poussière, des odeurs de ciment et de gaz oil, le bruit ..cela change vraiment des paysages de montagne, troupeaux de vaches, moutons, chalets, c’est vrai y en a marre non ?


Arrivée à Briançon : que c’est beau !!! 183 kms et 4580m :-)


Jeudi 22 Juin : BRIANCON -> FOU D'ALLOS


128 kms 8h00 (15,9) 3455m+ 2805m-

Etape de récupération, courte et ne comportant QUE trois cols hors catégorie !

La encore bien la moitié des cyclo sont partis à l'aube, je ne vois vraiment pas pourquoi tant de stress ! Nous on joue le jeu: départ à 8h, on a largement le temps :-)

Départ directement dans les rampes de l'Izoard. Je ne suis pas trop mal et arrive encore à monter entre 600 et 700 m /h. Impossible de ne pas repenser à l'EmbrunMan sur ce parcours! Que de bons souvenirs ici :-)

Je fatigue quand même dans les gorges jusqu'à Guillestre: c'est interminable, et il y a le vent de face

Dans le col de Vars rien ne va plus. Chaleur et pentes fortes ont raison de moi. Je suis au bord du malaise et doit m'arrêter à l'ombre en attendant que mes esprits reviennent ! Je repart très doucement et finit par apercevoir une silhouette ressemblant à Sylvie un peu plus bas ! Cela devait arriver !!! Au fil des jours je constatais que nos moyennes se rapprochaient dangereusement ! Et en effet elle finira par me rattraper juste avant le col et semble très contente de mon état de faiblesse extrême :

au col

J'effectue la descente a donf histoire de refaire un petit écart: Que diraient les autres s'ils me voyaient arriver avec elle au ravito ?

C'est encore un long faux plat descendant jusqu'à Barcelonette

Enfin le col d'Allos pour finir: long mais régulier. Je me sens mieux après avoir mangé et aussi il fait moins chaud. Je rattrape même le tandem mais la fin sera très soutenue car celui ci me redouble...se faire dépasser par un tandem en montagne ! la honte.. je ne lâcherais pas, tant pis pour mes genoux mais ce fut chaud !


Vendredi 23 Juin: ALLOS -> NICE


171kms 7h40 (22,9) 1650m+ 3460m-

Etape vraiment facile car presque entièrement en descente

Superbes paysages (lac du Verdon, villages de Provence, panorama sur la vallée du Var)

Départ à bloc en descente (mais pourquoi roulent ils tous comme çà ???). Je ne tiens pas longtemps à cette allure (ça me gonfle !) et finit par rouler seul et regarder ENFIN les paysages

A noter quelques gros troupeaux de moutons : ces saloperies nous obligeant à mettre pied à terre ! Et en plus ils crottent la route !

le lac du verdon


Je m'amuse quand même à en redoubler un maximum (dont mon copain Raymond des Ulis, je sais qu’il va apprécier) dans le petit col de Saint Barnabé (300m) que j'arrive encore à faire a fond: quel plaisir !

Raymond me reprendra quand même juste après une très très longue descente, dans une côte où je suis littéralement scotché (j'ai beaucoup de mal dans ces changements de rythmes)

Luxe de 15' de sieste à l'ombre lors de la pause midi à Roquesteron !

Enfin c'est la longue descente sur Nice, le passage hyper dangereux sur la 4 voie où nous sommes livrés à nous même...le regroupement final pour entrer dans la ville,

le discours interminable et les remises de coupes, la ruée sur les petits fours, la promenade des anglais sous l'oeil étonné des baigneurs...

la promenade enfin  !


la galère pour monter les vélo dans les camions, le dernier resto hyper bruyant ..et une glace dans le vieux Nice...comme chaque fin de Paris Nice quoi !! routine



BILAN



1545 kms 24830 m + (D/d = 16,1)

moyenne de 21,1 km/h (pas terrible diront certains : mais moi j’ai TOUT fait !)

73h10 sur le vélo en 9 étapes (et 2 fois 5’ de natation quand même :-)


facile quoi !


En bref pour ceux qui voudraient tenter l'aventure en 2008:


- si vous aimez faire du vélo seul

- si vous aimez le silence, le chant des oiseaux, du vent dans les arbres

- si vous aimez prendre des photo, vous arrêter aux boulangeries, aux petits cafés

- si vous aimez rouler « normalement »

- si vous aimez les étapes de récupération

PASSEZ VOTRE CHEMIN


par contre:

- si vous aimez vous prendre pour un pro

- si vous aimez prendre les (bonnes) roues, les bons groupes, les bonnes échappées

- si vous aimez vous lever hyper tôt le matin dans le stress d'être en retard

- si vous aimez vous battre pour avoir à manger

- si vous aimez rouler toute une journée sans savoir où vous êtes passés

- si vous aimez passer devant machin, reprendre truc dans le col bidule, vous échapper du groupe truc-much...

- si vous aimez vous demander chaque jour quand est-ce que cela va finir...quand est-ce que vous aurez une petite heure relax

- si vous aimez sortir de vos vacances avec l'impression bizarre d'avoir vécu 10 jours à une vitesse folle

- si vous aimez les klaxons stridents qui vous cassent les oreilles et la musique à base d'accords parfaits

- si vous aimez attendre debout en hypoglycémie devant une bouteille de champ en écoutant le discours de Mr le Maire de la ville de machin

- si vous aimez faire du vélo sous anti-inflammatoires pour éviter de monter dans le camion

ALLEZ Y sans hésiter :-)

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t’a fini de dire n’importe quoi ? c’est super le Paris Nice !!





Hé je déconnais les gars ! c’est super bien sûr !!

Et Grand bravo aux organisateurs pour ce boulot démentiel et cette grosse machine qui tourne comme sur des roulettes pendant 9 jours : fallait le faire !


1 Voir pas du tout pour certains

2 28,3 hors périodes neutralisées, quand même !

3 il faut acheter ses pneus un an à l'avance pour les faire vieillir: la gomme se durcit et du coup pas de crevaison, c'était mon cas